Comprendre le snacking à l’heure où tout a été accéléré !
Cet article s’inscrit dans le cadre des investigations menées par CHD Expert dans le cadre du salon Sandwich & Snack Show pour décrypter les comportements et les grandes mutations du monde du snacking sous toutes ses formes.
Depuis plus de 25 ans, CHD Expert suit les marchés de la restauration hors domicile dans le monde dont notamment les segments reliés directement (restauration rapide, traiteur,..) ou indirectement (restauration à table, boulangerie pâtisserie…) avec le snacking.
Le snacking incite à réfléchir. Il se matérialise autour d’une offre alimentaire certes, mais autour d’autres variables également.
- Les instants de consommation : Le snacking est partout, il arrive même à s’infiltrer dans les horaires nocturnes.
- Les choix non prémédités : Le snacking est avant tout le fruit d’une impulsion.
- Les modes de consommation : Le snacking se mange assis, autour d’un distributeur automatique, en mouvement, et accentué par le Covid, le snacking se livre.
- La premiumisation : Véhiculée par des concepts de plus en plus ingénieux, innovants, inventifs, le snacking se matérialise autour d’un cadre, d’une atmosphère, d’un thème de restauration poussé à son paroxysme.
- La technologie : Le snacking reste l’univers prédisposé à intégrer les nouvelles technologies, et en particulier le digital.
- Différents segments de marché associés prioritairement à l’univers de la restauration rapide qui n’a jamais cessé de progresser ces 20 dernières années (13 000 points de vente au début des années 2000, 48 000 de nos jours). Mais aussi à de nouveaux segments qui se sont appropriés progressivement cette manne providentielle à la hauteur des exigences et des attentes des consommateurs (boulangerie pâtisserie, épicerie de proximité, corner en restauration d’entreprise…). Cette manne a même été un des axes de développement de la restauration à table affectée par les différents confinements.
- L’éco-responsabilité : C’est d’abord et avant tout par l’intermédiaire du snacking, et les métiers qu’il représente, que nous pourrons faire progresser la gestion du plastique, le gaspillage alimentaire et une offre encore plus éthique et responsable.
Bien sûr, c’est l’offre alimentaire avec son aspect prioritairement gourmand / plaisir, puis accessoirement « healthy » qui reste le meilleur moyen d’incitation.
Cette offre alimentaire a vocation à être plus végétale, à toujours satisfaire les grosses faims, mais aussi plus sophistiquée dans le choix des ingrédients, le choix des recettes, l’histoire qui se cache derrière les propositions.
En quoi la crise sanitaire peut considérablement faire évoluer cette offre de snacking ?
- Plus de pauses
- Un jour de télétravail
- Moins de restauration assise
- Plus de solutions technologiques d’encaissement : bornes, paiement sur une web application smartphone type AEO, paiement sans contact
- Encore plus de transparence
- Une offre encore plus soutenue : les chaînes de restauration
- De nouveaux thèmes qui séduisent, au delà du tacos et du burger (végétal, sandwich en boulangerie pâtisserie, salade sous toutes ses formes, bowls, propositions asiatiques au-delà du sushi)
A quoi va ressembler la Restauration Rapide de demain ?
Elle va continuer à se développer, elle va être de plus en plus hybride. Qui sera en mesure de faire la différence entre un restaurant rapide et un restaurant à table dans 20 ans ?
Son développement se fera à la faveur des chaînes de restauration et en particulier des chaînes émergentes qui vont prendre encore plus de poids et d’influence, mais il faut tout de même espérer que de nombreux indépendants, ingénieux et entrepreneurs continueront de tirer le marché vers le haut avec des établissements difficiles à cataloguer et des propositions alimentaires générant la satisfaction physique et virtuelle.
Le marché des dark kitchen devrait continuer à se développer, en particulier par l’intermédiaire des chaînes et des grands groupes. Ce marché pourrait laisser concevoir que la place pour les marques virtuelles, pour la vente à emporter et pour de nouveaux sites de restauration sans places assises pourrait devenir la norme de la restauration rapide.
Il est vrai que dans le cadre de la reprise le on-the-go et la livraison fonctionnent très bien. Toutefois, sur le moyen terme, il faut rappeler que le foodservice est expérientiel avant tout et que rien ne vaut une présence sur site pour partager un morceau d’atmosphère et se sentir à l’aise. De plus, l’histoire de l’évolution de notre société se construit sur une croissance régulière des actes de consommation hors domicile. C’est notamment dans ce cadre que nous avons cru, il y a plus de 25 ans à l’aventure CHD Expert. Il est donc évident que le consommateur retournera en point de vente de plus en plus, mais également sur site.
Enfin, on peut ajouter à cela une mutation du marché vers la fermeture progressive d’un certain nombre de restaurants à table (Déjà 5.000 Vs 2019). Un institut de massage ou un centre de CBD investiront probablement certains lieux, mais comme la nature et les agents immobiliers ont horreur du vide, il est fort à penser que de nombreuses fonds de commerce seront repris par de nouveaux établissements de restauration et des exploitants soucieux de ré-utiliser ces espaces pour déployer un concept repensé qui va naturellement intégrer le snacking voire le positionner à un point névralgique.
Le canal de la livraison devrait continuer à se développer mais ne va pas pour autant remplacer la vente à emporter et la restauration sur site pour les raisons qui ont été évoquées.
C’est donc plutôt une évolution positive de tous les actes hors domicile et de tous les lieux de consommation concernés que nous allons certainement constater dans les prochaines années. Au détriment du frigo et donc du retail. C’est ce point qui reste le plus flou car il est fort à penser que les acteurs du retail de plus en plus concernés par le snacking viendront occuper le terrain pour proposer des alternatives et recréer du nouveau trafic via un nouveau parcours client.
Au sein de cette progression fulgurante, le snacking et donc la restauration en seront les acteurs principaux.
La restauration rapide devient alors un laboratoire génial pour explorer toutes les tendances considérablement accélérées par la Covid. C’est le cas notamment de la digitalisation massive du point de vente. Elle s’exprime au travers de nombreux outils et a été accélérée au sein d’usages moins attendus comme le menu digital, puis la commande et le paiement à table (radicalement nouveaux mais concevables par de nombreux exploitants).
Ce menu va devenir un véritable outil de communication et d’images où l’on pourra concevoir dans les prochaines années qu’en sélectionnant un plat, on puisse vivre une expérience virtuelle nouvelle pour voir la photo de la proposition, lire les meilleurs reviews le concernant, voir une vidéo de la préparation en cuisine, consulter ses valeurs nutritionnelles, obtenir les conseils d’un influenceur sur la bonne façon de le consommer…
Nous avons donc encore de beaux jours de snacking devant nous, avec ou sans couverts, si avec, idéalement recyclables et éco-responsables, premiums mais accessibles, soutenus par la technologie mais avec une histoire à raconter, plébiscités par le consommateur mais toujours avec une identité culinaire et une philosophie, healthy mais gourmands, l’espace d’un repas mais aussi l’espace d’une pause, imaginé par un autodidacte ou sublimé par un chef de cuisine « hipster » ou protocolaire.
Il faudra le voir pour le croire, ah qu’il est bon de vieillir parfois !
Mais si vous souhaitez avoir un avant goût et mieux comprendre ses évolutions, je vous invite à nous rejoindre sur le salon en vous inscrivant, pour faire un tour, sentir le marché et assister à toutes les conférences captivantes avec des acteurs en mouvement qui fabriquent le snacking d’aujourd’hui et de demain avec le code SDIBIN pour ne pas payer l’entrée !